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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 20:14

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25 ans, 3 mois, 7 jours.

Je ne vais pas écrire mon journal, mais c'est ainsi, jour après jour, mois après mois, année après année que l'on suit le journal du corps d'un homme: d'abord adolescent de 12 ans, en passant par la fleur de l’âge, jusqu'à son dernier souffle ! C'est prenant, et vraiment passionnant à lire.
C’est étrange ce livre, parce qu’on suit l’évolution d’un corps après tout, avec ses soubresauts, ses élans, ses échecs et ses failles…un corps qui n’a de cesse d’évoluer, de se comparer, d’enquiquiner, de se déglinguer...et pourtant. On se dit tout le temps, au fil des pages: « On est tous pareils », avec le sourire au coin des lèvres.

  On entre dans une intimité, avec beaucoup d‘audace parfois ! J’avais peur que ce soit très formel et barbant, mais en fait, c’est bourré d’humour et de traits d’esprit. C’est impudique et c’est la meilleure des mises à nu.  L’homme qui évolue au fil des pages, nous le suivons parce qu’il nous ressemble, et parce que le corps est une machine intrigante. Il réagit s’il aime, il réagit s’il peine, il réagit.


    Parfois,  on perd son contrôle, il nous joue alors des tours et on découvre sa fragilité, sa prison en quelque sorte. On alterne les instants légers et les moments plus douloureux.
Je regrette juste la fin. Elle était évidente, prévisible…j’aurais préféré que le Monsieur ne raconte pas sa fin. On l’imaginait très bien, et c’est parfois mieux de laisser des silences.
Bref, un bon livre, très humain, mystérieux, drôle et touchant malgré tout !

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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 20:43

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J'aime bien Philip Roth, même si je trouve qu'il y a du bon et du moins bon chez cet auteur. Son écriture a l'avantage d'être claire, précise et directe. Même si je trouve qu'il pourrait aller plus loin parfois, et triturer son univers, le dépouiller encore un peu plus. En faire un trou encore plus béant qu'il ne l'est parfois. 

 

Je ne sais pas par quel bout commencer pour parler de son dernier bouquin. Je peux vous dire que c'est bien, vachement bien même. Et en même temps, je ne saurai trop expliquer pourquoi.

Dès le départ, je suis entrée dans le circuit, avec quelques vertiges et des sueurs froides. Et j'aime ce genre d'entrée, ça change de certains débuts insipides...

Dès le début, on plonge tête baissée, dans une communauté juive de Newark, en 1944. Le contexte est étouffant, et la polio va sévir petit à petit, pour s'installer. C'est un personnage fou cette polio, parce qu'elle prend de l'ampleur dans le roman et qu'elle nous contamine. C'est un être vicieux, sournois, qui s'immisce tout doucement. On la croise sans la voir, on lui sourit, on l'embrasse et elle vous étrangle ! Alors, on se dit "Pov'gosses", et puis "pourquoi moi? pourquoi pas lui?". Ca fout les jetons, parce qu'on ne sait pas d'où vient ce mal, pourquoi ce mal, et puis l'inconnu, ça fait toujours peur. La peur génère mille questions, mille tourments. L'araignée tisse sa toile, et on a beau se démener, elle vous colle à la peau, cette garce.

 

Ca ressemble terriblement à La Peste de Camus, c'est clair et net,et du coup j'ai eu du mal à me détacher de ce chef-d'oeuvre.  La Peste est à mes yeux une réussite totale, un chef-d'oeuvre, difficile à surpasser. Et Roth est un cran en dessous, vraiment, parce que son écriture est moins percutante, même si la tentative est belle. Et puis, ce livre, c'est à un peu comme un homme qui marcherait, qui avance, qui sait que c'est vain, que c'est inutile, et quelque part, c'est peut-être la plus belle image du désespoir.

A lire donc, parce que le coeur s'emballe un peu quand même, parce que ça interroge forcément, mais  je pense qu'au fond, il manque un souffle épique au livre, la rage du coeur, la nausée, bon sang !  et puis de vrais personnages. Je n'ai pas pleuré pour eux, malgré certaines scènes, je trouve qu'on reste spectateur du désastre.  J'aurais aimé m'attacher à ces gens, pleurer pour eux, être transpercée par le "javelot".

On sent la peur, mais il manque la foudre, le bruit, la fureur des dieux. C'est bête, avec un titre pareil. 

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4 janvier 2013 5 04 /01 /janvier /2013 20:50

les-jours-s-en-vont-comme-des-chevaux-sauvages-dans-les-col.jpg

 

Ma dernière lecture et pas des moindres puisque je me suis attaquée à l'un de mes auteurs favoris, et ce cher Bukow ne m'a pas déçue le moins du monde. Je dis "Bukow", comme si c'était un ami, mais ça fait un moment que je le lis et j'ai toujours l'impression de rencontrer un vieil ami quand j'entre dans ses livres. Et pourtant, c'est pas joli joli. C'est un univers violent, une écriture crue et sans fioritures, qui frappe, et peu importe les coups dans ta petite face. Tu les prends et tu en redemandes.

Ca sonne vrai, c'est dégueulasse, cruel...bref c'est la vie même dans les extrêmes. J'ai commencé à lire ses Contes de la folie ordinaire, et me suis dit que le Monsieur avait tout pour me plaire. Ca me plait les histoires sordides et poétiques en même temps. Tu lis ses oeuvres, c'est affreux, mais c'est l'oeuvre d'un passionné, d'un forcené, d'un fou furieux du verbe, et d'un illuminé. Bukowki est bourré de talent: il scandalise autant qu'il fascine. 

 

Le Journal d'un vieux dégueulasse avait réveillé des instincts enfouis, alors j'ai continué sur ma lancée.

 

Souvenirs d'un pas grand-chose est sans doute son plus beau témoignage sur la vie même, son rapport à l'écriture et sa façon d'être Bukowski. Il porte un regard lucide sur le monde, c'est une vision noire et éclairée. Parce qu'au fond de la misère, il montre toujours le côté lumineux. La folie rédemptrice, le génie du mal, et les fous pas si fous ! Et dans le pire, résonne toujours une petite musique, parce que Bukowski écrit et tambourine !  On entend ses secousses et même si ce qu'on voit nous dégoûte, on plonge bec et ongles dans l'infâme, parce que bien sûr on aime ça?

 

 

Les Jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines

 

Déjà, si on s'arrête sur ce titre: quel titre ! Enfin, je ne sais pas mais ça m'embarque direct et je suivrai n'importe qui en entendant ça.

Au fond, c'est ce que je veux dire, c'est que cet auteur est un romancier dont l'univers est sombre et ravageur, ravagé, mais quel poète ! Il le revendiquait lui-même. Ce livre est une ode à la liberté créatrice, aux invisibles, et aux paumés. C'est de la poésie, donc 'faut aimer en lire hein, mais si vous aimez l'auteur, vous aimerez le recueil.

 

Bukowki a vécu une vie misérable? A mes yeux , elle était d'une richesse incroyable. Et ce qu'il nous dit avec un sourire en coin dans ce recueil, c'est un peu " ne fermez pas les yeux, avec vos airs outrés, c'est vous. Ce que je raconte, c'est vous".

 

Quelques vers issus du recueil:

 

" Chère enfant, je ne t'ai rien fait que le moineau ne t'ait fait; je suis vieux quand c'est à la mode d'être jeune; je pleure quand c'est à la mode de rire. Je t'ai détestée quand cela aurait exigé moins de courage de t'aimer."

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